Fondation de venture philanthropy, reconnue d’utilité publique et abritante.

Le président Macron a annoncé le 4 mai dernier une réforme d'ampleur du lycée professionnel, avec un focus sur le rôle des enseignants et des entreprises mais dont on devine en filigrane le rôle que peuvent jouer les associations d'éducation.

Cette réforme destinée à en faire une filière d'excellence se fera autour de trois axes :

  • La lutte contre le décrochage avec un dispositif dit « zéro décrocheur »,
  • Un objectif de 100% d’insertion professionnelle à la sortie du lycée pro,
  • La reconnaissance de l’engagement des enseignants en lycée pro.

Il a été rappelé à cette occasion à quel point le lycée professionnel concentre un enjeu d'intégration professionnelle à court terme ou de poursuite dans l'enseignement supérieur mis à mal pour beaucoup d'élèves amenés à décrocher.

Les chiffres sont choquants : 1 élève sur 3 en lycée professionnel quitte le système scolaire sans le bac ou diplôme équivalent. Seuls 39% intègrent la vie active avec un bac ou équivalent. 23% des lycéens pro seront au chômage à l’issu de leur cursus. 28% poursuivront après leur bac pro, des études supérieures que la moitié ne réussira pas. Moins de 40% des jeunes diplômés issus de lycées pro trouveront un emploi après l’obtention de leur diplôme en raison du manque de débouchés pour certaines filières. Enfin, cela reste un problème de fond : 40% des élèves en seconde de lycée pro ont une maîtrise fragile ou insuffisante de la lecture.

Pourtant : sur les 10 métiers le plus recherchés par les employeurs : 100 % sont accessibles avec des diplômes de l’enseignement professionnel. Egalement, dans les 10 métiers où les tensions sont les plus fortes, 8 à 9 sont également couverts par des diplômes de la voie professionnelle. Enfin, dans les 15 métiers qui recruteront le plus d’ici 2030, 10 sont des métiers formés par la voie professionnelle.

Ce que nous retenons des annonces sur le décrochage :

La principale raison du décrochage en lycée pro est liée à une orientation subie. Il s'agit d'un moment-charnière de risque de décrochage que la Fondation AlphaOmega a également identifié dans son étude IFOP "Dans la tête d'un décrocheur". Pour répondre à cette problématique, le président Macron a annoncé une batterie de mesures visant à supprimer le décrochage et favoriser l'insertion professionnelle.

1. Supprimer le décrochage par une meilleure orientation :
  • Susciter des vocations : les collèges accueilleront dès la 5e davantage les collectivités et les entreprises pour faire découvrir les métiers.
  • Eviter les filières sans avenir : au moment du passage en seconde sur AFELNET, les débouchés professionnels et les pourcentages de poursuite d'études supérieures par filières seront publiés pour mieux informer les élèves et leurs parents et éviter les impasses. Les filières qui ne proposent ni de bons débouchés ni de bons résultats pour la poursuite d'études seront fermées.
  • Agir dès les premiers signes de décrochage : pour ceux qui sont en train de décrocher, il leur sera proposé d’autres solutions ou accompagnements via les Missions Locales, les E2C ou les EPIDE, dès l'identification de leurs difficultés en cours d'année scolaire. L'objectif ? Eviter la déscolarisation et lever les barrières administratives.
2. Favoriser l'insertion professionnelle
  • Renforcer le niveau en pro et les compétences : des cours d'entrepreneuriat et de secondes langues vivantes seront ajoutés en option en lycée pro, et des cours adaptés en petits groupes seront proposés aux élèves en difficultés. Sur ce volet, la Fondation AlphaOmega anticipe sur le rôle à jouer d'Entreprendre Pour Apprendre, qui forme les élèves à la Mini-Entreprise et constitue l'approche la plus concrète de la découverte de l'entrepreneuriat.
  • Un mentorat universel pour tous les élèves de lycée professionnel : à partir de la rentrée, une montée en charge du dispositif pour que 100% des élèves volontaires de lycée pro aient un mentor. Son objectif est d'atteindre à terme les 600 000 élèves mentorés grâce à la mobilisation des entreprises.

Sur cette annonce concernant le mentorat, la Fondation AlphaOmega rappelle l'engagement des associations du Collectif mentorat auprès des élèves dans le cadre du programme "1 jeune, 1 mentor", dont l'AFEV et Article 1, et de leur rôle majeur à jouer pour le lycée pro dans les années à venir.

La Fondation AlphaOmega se montrera particulièrement attentive sur la manière dont les associations qu'elle soutient, comme Energie Jeunes, Entreprendre Pour Apprendre, l'AFEV, Article 1, et qui agissent à ces moments-clés (5e, passage en seconde, démarche d'orientation au lycée, accompagnement en insertion professionnelle par les Missions Locales), peuvent au mieux apporter leur concours aux établissements scolaires et aux élèves en risque de décrochage.