Fondation de venture philanthropy, reconnue d’utilité publique et abritante.

L'illettrisme est une réalité invisible qui concerne pourtant 2,5 millions de personnes au quotidien, soit 7 % des personnes ayant été scolarisées en France et âgées de 18 à 65 ans (source : Insee, enquête 2012 "Information et vie quotidienne"). À l’issue des évaluations menées dans le cadre de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) il s’avère que, si 81,8 % des jeunes Françaises et Français de 17 ans ou plus sont des lecteurs efficaces, 9.6 % sont en difficulté de lecture parmi lesquels 4,1 % sont en grande difficulté.

Plusieurs études universitaires montrent que l’illettrisme, observé chez des individus d’âge adulte, prend racine très précocement chez des enfants qui, confrontés à un ou plusieurs obstacles déterminants, vont accumuler au fur et à mesure de leur scolarité des difficultés à s’approprier de façon solide et pérenne les acquis fondamentaux nécessaires à leur vie d’adulte.

L’expérience de ces difficultés n’est pas la même selon l’environnement dans lequel les enfants vont évoluer. Plus spécifiquement, les effets cognitifs, langagiers et sociaux de la socialisation familiale, sont une source clairement identifiée à l’origine d’inégalités entre les enfants dans le contexte scolaire.

Le vécu extrascolaire de chaque élève est donc plus ou moins propice à installer les conditions de l’illettrisme dans leur vie d’adulte :

  • En matière de socialisation intellectuelle, à la fois cognitive et langagière : certains enfants sont très peu familiarisés avec le langage propre à l’école, réflexif et distancié ;
  • En matière d’acculturation à l’écrit : certains enfants sont très peu familiarisés avec des objets culturels, sont peu en contact hors de l’école avec l’écrit et ses fonctions, ce qui a un impact direct sur leur motivation à se l’approprier ;
  • En matière de connivence entre maison et école : certains enfants ne font pas l’expérience d’un continuum entre les activités scolaires et leur reprise et réinvestissement en famille.

Ce constat d’inégalité est à l’origine de la raison d’être de Coup de Pouce. L’association s’est donné comme mission de faire que chaque enfant, quel que soit son environnement social et familial, accède à un parcours de réussite scolaire.

La conviction de Coup de Pouce est simple : aux côtés de l’école, il faut agir dès le plus jeune âge en mobilisant systématiquement le soutien des parents car la trajectoire scolaire, et plus généralement de vie des individus, se définie non seulement à l’école, mais également en dehors de l’école.

Notre action prend forme à travers les clubs Coup de Pouce, programmes d’accompagnement périscolaires destinés aux enfants de l’école primaire ; chaque programme suit un objectif spécifique en lien avec les apprentissages fondamentaux (parler, lire, écrire, compter) et la tranche d’âge visée (de la grande section de maternelle jusqu’au CE2). L’efficacité de ce dispositif de lutte contre le décrochage scolaire précoce est fondée sur la régularité, le réinvestissement des apprentissages travaillés en classe, l’esprit de collaboration, la motivation par le jeu, l’accompagnement en petit groupe, le travail de l’estime de soi et de la confiance en ses capacités, la réassurance des parents quant à leur capacité d’aider leur enfant dans sa scolarité.

In fine, l’objectif de nos programmes est d’assurer une forme d’irréversibilité des acquis de base (ceux qui garantissent l’autonomie dans la société actuelle), prévention essentielle pour lutter contre l’installation de l’illettrisme à l’âge adulte.

Cécile Jéhanno, directrice générale de Coup de Pouce