Fondation de venture philanthropy, reconnue d’utilité publique et abritante.

Pour la seconde année consécutive, les enfants et les jeunes, mais aussi leurs parents, vont connaître une rentrée faite d'incertitudes. Incertitude sur les conditions sanitaires (aura-t-on vraiment évité la fameuse 4e vague ?). Incertitude sur la continuité pédagogique, les fermetures de classe n’étant pas à exclure. Incertitude économique au moment de la sortie des aides de l’Etat du fameux « Quoi qu’il en coûte ». On le voit bien en cette rentrée, les problèmes ne peuvent être abordés de manière cloisonnée avec d’un côté la santé, l’autre l’éducation et puis l’économie encore à côté. Il en va de même dans la vie d’un écolier, d’un collégien, d’un lycéen, d’un étudiant. Certes l’école est au centre de son éducation, mais son éducation comporte tant de dimensions que se concentrer uniquement sur sa capacité à répondre aux injonctions : « fais tes devoirs, révise tes cours, sois à l’heure en classe, ne bavarde pas avec ton voisin » … C’est faire l’impasse sur tout ce qui détermine son intérêt pour l’école comme autant de conditions favorisant sa disponibilité à l’apprentissage ou à l’inverse, un décrochage scolaire à terme.

Car il s’agit bien de cela : aborder toutes les dimensions d’un enfant et d’un jeune pour lui permettre de se sentir aussi bien que possible dans son parcours éducatif. C’est ce que font les associations soutenues par la Fondation AlphaOmega en apportant à l’enfant puis à l’adolescent, tout au long de son parcours scolaire des ressources, à côté de l’école : le renforcement des apprentissages fondamentaux en petits groupes avec une approche ludique qui lui manque parfois cruellement, des actions qui impliquent les parents et tissent des liens là où ils sont défaillants, une ouverture culturelle à côté de l’école pour que son éducation s’élargisse hors les murs, des mises en situation pour créer des projets entrepreneuriaux et prendre conscience de ses capacités, des informations et des rencontres avec des étudiants et des professionnels pour avoir un point de vue nouveau et extérieur différent de l’école et de celui de la famille pour s’orienter…

Toutes ces dimensions, quand elles ne sont pas prises en compte, pèsent lourdement sur la réussite scolaire d’un élève issu de milieux modestes. Pour cela il faut aussi prendre conscience du magnifique et indispensable travail que les associations éducatives effectuent auprès des jeunes issus de milieux modestes à différents moments-clés de son parcours, qui sont autant d’étapes pour éviter de décrocher.

Prendre en compte ces dimensions qui influent sur un parcours scolaire, intervenir en apportant des ressources aux élèves avec des approches solides et scientifiquement prouvée, c’est ce que défend la Fondation AlphaOmega en approchant le problème du décrochage scolaire de manière systémique : sélectionner les meilleures solutions associatives qui, mises bout à bout, permettent de soutenir les jeunes depuis l’enfance jusqu’à la fin de ses études, en rassemblant autour de l’élève tous les acteurs de son éducation : professeurs, parents, et monde associatif dans une alliance éducative.

Alors en cette rentrée 2021, nous regardons avec attention les discours du gouvernement et nous remarquons avec intérêt que ceux-ci s’articulent également autour d’une approche systémique. Il y a une semaine, Jean-Michel Blanquer, pour la conférence de rentrée de l’Education nationale, portait l’accent sur des dispositifs de luttes contre l’échec scolaire tenant compte d’un côté de la dimension collective de l’apprentissage et d’un autre, du besoin d’être accompagné individuellement. A travers les associations que nous soutenons, nous retrouvons des points communs : les clubs Coup de Pouce de 5 enfants en grande section de maternelle jusqu’au CE1, ou les mentors-étudiants proposés par l’Afev pour servir de modèle de type « grande sœur » ou « grand-frère » pour des enfants ou des adolescents. En ce moment même à Marseille, le président Macron établit un lien entre de nombreux domaines politiques : conditions sociales, question du bâti, des transports, de l’accès à la culture qui montrent bien que les pouvoirs publics souhaitent de plus en plus approcher des problèmes de fond par une approche pluridimensionnelle.

Nous observons ces déclarations de près en restant vigilants sur les effets d’annonce, les mesures expérimentales ou symboliques, mais nous sommes convaincus que prendre les problèmes de manière systémique est la meilleure approche. C’est celle que nous défendons depuis longtemps. Comment ? En poursuivant nos efforts pour mobiliser un grand nombre d’acteurs afin de permettre aux grandes associations de massifier leur action et d’accompagner de plus en plus de bénéficiaires. **Ce n’est qu’en touchant une masse significative de jeunes que l’on pourra avoir un impact sur le décrochage scolaire. **

Le plan mentorat « 1 jeune 1 mentor », concrétisé en avril dernier, est un pas significatif dans cette logique systémique alliant le public et le privé avec un Collectif Mentorat d’associations spécialisées, dont l’Afev et Article 1, pour permettre à 200 000 jeunes de bénéficier d’un accompagnement individuel. Gageons, que cette approche systémique ira encore plus loin cette année, car elle nous paraît être la seule pour lutter efficacement contre le décrochage scolaire. La Fondation AlphaOmega répondra présent pour apporter toute l’expertise de la Venture Philanthropy dans cette grande cause qui nous tient à cœur : la réussite de tous les jeunes.

Elisabeth Elkrief, directrice générale de la Fondation AlphaOmega