Edito : Ouvrir davantage les concours de la fonction publique comme réponse du président Macron aux attentes de plus d'égalité des chances ?

Et pourquoi pas, même si l'on pouvait espérer des annonces en rafales proposant une vision politique plus globale. Les critiques n'hésiteront pas à faire remarquer que le président est revenu sur son projet initial de supprimer l'Ena symbole de la reproduction des élites. A la place, le président de la République a souhaité une approche plus consensuelle en faisant de l'accès aux métiers de la fonction publique, un chantier d'égalité des chances républicaines pour les quelque 1000 jeunes issus de milieux modestes qui intègreront les prépas "talents" pour les écoles que sont l'Ena, l’Institut national des études territoriales (Inet), l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l’Ecole nationale supérieure de police (ENSP) et l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (Enap). Nous formons le souhait que ce qui sera entrepris dès cette année pour la fonction publique soit l'antichambre d'une égalité des chances sur l'ensemble des filières pour ne pas rester symbolique.

Ce nouveau volet visant à relancer l'ascenseur social s'ajoute aux annonces du Premier ministre à Grigny et dessine par étape la vision du chef de l'Etat de proposer à chaque âge des mesures adaptées : dédoublement des classes, devoirs faits, vacances apprenantes, cités éducatives, cordées de la réussite, de la primaire au lycée en passant par le collège. La proposition est claire : renforcer les enseignements sur la durée et de manière continue pour favoriser la réussite éducative.

La Fondation AlphaOmega propose et déploie une solution systémique pour favoriser la réussite scolaire en complément de l'Ecole par le biais de 7 associations éducatives majeures. L'Ecole peut être nécessaire et suffisante pour 80% des élèves, mais pour les 20% restants, elle ne suffit pas car ceux-ci ont besoin aussi d'apports autres que scolaires : développer le goût d'apprendre, acquérir des compétences et des savoirs-être, ... Tout ce dont un enfant ou un jeune issu de milieux modestes peut manquer pour aborder l'Ecole sur une même ligne de départ que les autres.

Pour ces élèves aux besoins spécifiques, il s'agit de proposer un filet de sécurité pour ne pas trébucher à certains moments charnières de risque de décrochage. C'est à travers les associations que nous soutenons, que nous agissons. Ces associations interviennent spécifiquement avec des moyens éducatifs de haut niveau et des bonnes pratiques réplicables. En passant à l'échelle, elles seront en mesure de proposer des interventions à moindre coût pour renforcer un maximum d'élèves sur tout le territoire.

Il est plus que jamais nécessaire de s'emparer du concept d'égalité des chances et de lui donner un nouvel élan, en musclant l'enseignement prodigué aux élèves et en proposant un complément de ressources pour ceux qui en ont tant besoin. En somme, redonner sa chance à l'égalité des chances pour que, comme le dit souvent Maurice Tchenio, président de la Fondation AlphaOmega : "Un pays qui réussit, est un pays où chaque jeune peut réussir".

Elisabeth Elkrief, directrice générale de la Fondation AlphaOmega