Fondation de venture philanthropy, reconnue d’utilité publique et abritante.

Quand le président Macron a annoncé le plan "1 jeune, 1 mentor" la semaine dernière à Stains, nous étions ravis. Ravis pour les associations qui ont tant oeuvré pour la reconnaissance du mentorat par les pouvoirs publics.

Ravis d'entendre, que le mentorat est soutenu au plus haut niveau de l'Etat, par un plan et un budget de financement de 30 millions d'euros en 2021 - ce que la Fondation AlphaOmega appelle de ses voeux depuis des années. Ravis, que l'ambition fixée soit d'atteindre 100.000 jeunes mentorés cette année, puis 200.000 l'année prochaine. Ravis, mais la réussite de cette action devra prendre en compte 3 facteurs clés :

  1. Tous les mentorats ne se valent pas ;

  2. Il faudra inciter les universités à favoriser l'engagement des étudiants ;

  3. La massification ne s'improvise pas, c'est un métier.

Le mentorat est une pratique favorisant la réussite éducative car elle permet de décloisonner géographiquement et socialement les jeunes issus de milieux modestes et de s'identifier à des personnes proches d'eux, lycéens, étudiants, salariés, ... Cependant, ce qu'on appelle mentorat recouvre de nombreuses réalités : pour nous, être mentor requiert d'avoir été formé et d'avoir ses acquis validés. La mise en relation mentor/mentoré est aussi cruciale : elle doit être fine et adaptée pour constituer des binômes qui fonctionneront. Tout cela relève d'une expertise dont ne disposent pas toutes les associations dites de mentorat.

Favoriser l'engagement pour trouver des mentors : pour passer de 10.000 à 100.000 mentors, il faudra bien les trouver quelque part. Aujourd'hui, les jeunes réclament de pouvoir s'engager. L'Etat doit inciter les universités à créer des départements ESS (économie sociale et solidaire) où le mentorat sera reconnu comme une matière à part entière, validée par des crédits ECTS. Mais comment évaluer cette matière ? C'est facile : l'Afev et Article 1 ont déjà créé des outils numériques pour mesurer les compétences apportées au mentor par son activité de mentorat et compatibles directement avec les systèmes d'information des universités.

Et le passage à l'échelle ? Pour arriver à 100.000 mentors, soient plus de 3 fois le nombre actuel du Collectif, il faut donc évidemment massifier l'action des plus gros acteurs qui ont déjà une taille critique. Ça tombe bien : la massification des associations est justement le métier de la Fondation AlphaOmega, qu'on appelle venture philanthropy et l'objet social de la Fondation est la lutte contre le décrochage scolaire. Et de manière très opportune, l'Afev et Article 1 sont deux des plus grosses associations du Collectif : elles comptent 35% des mentors, elle ont la taille critique et la capacité de passer à l'échelle. Mais pour réaliser cette belle ambition de l'Etat pour le mentorat en France, il va falloir aller plus loin qu'un financement et une plateforme de mise en relation. Cela va nécessiter d'investir dans la structuration de ces associations : excellence opérationnelle, optimisation des processus, transformation digitale,… Ce qui signifie, à terme, de baisser leur coût par jeune accompagné, donc de maximiser leur impact social, ainsi que l'efficacité des fonds publics et privés qui financent leur action. Et pour y parvenir, la Fondation AlphaOmega est prête à apporter son concours gratuitement afin de faire de cette massification une réalité.

Nous sommes donc ravis de cette ambition de 200.000 mentors donc de 200.000 jeunes accompagnés ce qui ne se fera pas sans une action professionnelle de massification. Pour notre part, nous répondrons présents pour relever le défi.

Elisabeth Elkrief, directrice générale de la Fondation AlphaOmega